La blonde et son bigophone à selfie

Une jeune fille adorant son minois,
N’avait de cesse, certes avec maestria,
De se prendre en photo avec son bigophone,
Devant tous paysages, comme une couillonne !

Elle collectionnait ainsi, derrière sa trombine
Aux vastes sourires, aux quenottes carnassières,
De la Tour Eiffel à la muraille de Chine,
Passant par le Dieu Apollon et son derrière !

C’était sans compter les mystères du destin,
Parfois bien assisté par les muses mutines
Qui, comme chacun le sait, oeuvrent chaque matin
À faire enrager les hommes et leurs copines.

Or donc, notre gourgandine ou encore pétasse,
Si vous le préférez, prit un jour un selfie
Qu’elle jugea posséder suffisamment d’audace
Pour le publier sur un grand réseau d’amis.

4438 2 La blonde et son bigophone à selfie

Hardiesse, témérité étaient dans le portrait.
Pour la première fois, notre jeune souriait
Du corsage ; l’image, à l’arrière fond, montrait,
Une grosse Normande que son père trayait.

La photographie plut à un jeune homme dadais
Qui s’éprit de notre blonde et de sa laiterie
En arrière-plan. Et donc, il lui écrivit
De bêtes mots d’Amour, naïfs et benêts.

Ils se marièrent et firent quatorze gamins
Car le ballot savait savamment s’y prendre
avec sa bourgeoise qui, de son autre main
réalisait des selfies qu’elle pensait tendres.

Fatigué d’être papa, notre homme s’enfuit
Abandonnant là, veaux, vaches, couvée et truies
Jurant les grands dieux ne plus zieuter de selfies !
La blonde fort marrie dut nourrir seule ses petits.

Moralité :

À faire trop de selfies pour chérir sa frimousse
On se retrouve avec veaux, vaches, cochons, couvée,
Seule et bien dépitée, à cuire des couscous
Gargantuesques pour nourrir sa grande tablée !