Jeune brésilien au travail

Discrimination

 

Nous le savons depuis le vingtième siècle : l’homme n’est pas blanc ou noir, rouge, vert ou jaune, il n’est pas non plus musulman ou catholique, handicapé ou pas, hétéro sexuel ou pas – Muriel Robin a dit : c’est pas poli de classer les gens suivant leurs préférences sexuels –  l’homme n’est pas diplômé ou pas, beau ou laid, blond…

L’homme n’EST pas quelque chose. L’homme ne vaut que parce qu’il FAIT.

Je hais toutes les castes, tout ce qui classe, tout ce qui distingue, tout ce qui range les hommes dans des cases.

La haine de la classification des êtres humains

Bien sûr, certaines classifications que je qualifierai de « thérapeutiques » ont une signification certaine et je ne nie pas la nécessité de ces variétés pour aider au diagnostic.

Mais aucun classement dans la vie ne peut trouver grâce à mes yeux. Historiquement, cette volonté de distinguer les hommes entre eux a toujours conduit aux malheurs des uns ou des autres.

Revenons encore et encore à cette banalité du mal décrite par Hannah Arendt que certains cherchent à salir au travers de sa relation avec Heiddeger. Soyons conscient de notre banalité, de notre facilité à inscrire le mal dans notre vie.

Revenons encore et encore à la Révolution française pour rappeler sans cesse que les hommes naissent égaux en droit. Le législateur de 1789 avait ajouté : les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

Mais cette égalité a été détournée de son objectif premier par les états qui souhaitent la réserver à leurs ressortissants en excluant les non-nationaux. N’est-ce pas la tentation actuelle comme si, encore une fois, nos problèmes n’étaient dus qu’à la présence d’autres nationalités, d’autres cultures sur notre territoire ?

L’obsession des castes

L’homme n’a eu de cesse de reconstituer des castes basées sur de multiples critères. Si certaines sont acceptables pour des raisons professionnelles, économiques, artistiques… d’autres sont profondément détestables dès que les critères touchent à l’ÊTRE. Ainsi avons-nous découvert que certains considèrent que les hommes avec un Q.I. supérieur à 130 seraient « à part » ! Mais ce Q.I. ne dit rien de ce que ces hommes ont fait ni de leurs qualités humaines ! Le Q.I. révèle des capacités intellectuelles, une mécanique cérébrale, une rapidité de la pensée mais il ne dit rien des qualités humaines de générosité, de bonté, d’empathie… toutes ces qualités qui en font un être sociable, tourné vers les autres et qui apporte sa pierre à la vie en communauté, à la vie collective, à la vie sociale, en un mot à la société.

Ces gens sont supérieurs ! Cela voudrait-il dire qu’il faut en revenir aux théories d’eugénisme si cher aux totalitarismes ?

Certes, Jérôme Perez, astrophysicien théorique a bien évoqué devant nous à Fleurance le film « Idiocratie » qui analyse avec humour les conséquences de la différence de taux de natalité entre les populations cultivées et celles moins éduquées. Cette question vaut d’être soulevée. Mais est-ce une raison ? Non, non et non ! Mille fois non !

Aucune idée, aucune théorie ne doit déroger au principe sacré de l’égalité en droit. Certes nos faiblesses d’homme font que ce n’est parfois pas très facile à admettre mais il convient de se tenir à ce principe avec obstination.

Jean-Pierre